La suppression imminente du prêt à taux zéro, l’augmentation drastique des coûts de construction, et l’envolée des taux d’intérêt ont constitué des obstacles majeurs qui ont entraîné un déclin sans précédent de l’activité de construction de maisons. Loin de vouloir y remédier, le gouvernement, déterminé à freiner l’expansion des maisons individuelles, a porté le coup de grâce avec sa politique de Zéro Artificialisation Nette (ZAN), visant à préserver les terres non construites, et l’arrêt prochain du prêt à taux zéro pour les maisons dès le 1er janvier 2024.
Un rêve français
De 2007 à 2022, la France voyait la construction de 122 065 maisons par an en moyenne, mais en 2023, ce chiffre a chuté à 66 800, marquant une baisse de 45,3 %. Cette réduction de la production rappelle les niveaux des années 1990, soulève Grégory Monod de la FFB, qui prévoit une possible diminution à 50 000 en 2024, signalant un obstacle au rêve résidentiel de la majorité des Français. Près de 80% d’entre eux rêvent de effet de vivre en maison et ce chiffre ne cesse de croître, y compris chez les plus jeunes.
Un problème de financement
La réglementation en vigueur pourrait significativement impacter le secteur, d’autant plus que la moitié des prêts à taux zéro étaient historiquement attribués à la construction de maisons individuelles. Les acheteurs font également face à une inflation des coûts, une situation à laquelle les constructeurs ne peuvent pas remédier pour attirer la clientèle, car ils ne peuvent pas réduire les prix comme cela est possible dans l’ancien. Les pénuries de matériaux et la forte inflation les ont en effet durement impactés et beaucoup ont du mettre la clé sous la porte dont le numéro 2 français, Geoxia.
Une baisse du prix du foncier rendu impossible
La solution envisageable serait la réduction du coût du foncier, mais cela est désormais illusoire en raison de la loi ZAN du gouvernement. C’est d’autant plus vrai dans les zones tendues où l’obtention des permis de construire est de plus en plus difficile. De janvier à septembre 2023, les autorisations de construire ont diminué de 31,3 %, et les mises en chantier de 25,1 %.
Les espoirs de reprise en septembre pour profiter des derniers mois du PTZ ont été déçus par la quadruplication des taux d’intérêt en moins de deux ans, rendant le financement bancaire hors de portée pour de nombreux ménages.
Un gouvernement qui hait la maison et la propriété
Le gouvernement Macron a toujours affiché son mépris pour la propriété et la maison individuelles. L’ancienne ministre E. Wargon avait d’ailleurs ouvertement déclaré qui fallait arrêter de construire des maisons. Et le gouvernement se range derrière les thèses du think tank gauchiste qui considère la propriété comme un obstacle à la mobilité professionnelle… Ils devraient donc bientôt inciter les français à ne plus faire d’enfants, ces derniers étant les pires freins à tout mobilité…
Des contradictions inouïes
Cette volonté du gouvernement de tuer la maison individuelle est totalement aberrante et ce pour plusieurs raisons. A croire qu’on peut demander aux français de renoncer à leur rêve, on se met à dos son électorat et on ne fait donc que décaler la reprise de ce type de constructions avec l’arrivée d’un nouveau gouvernement.
Surtout la maison individuelle s’est largement adaptée depuis de nombreuses années. Elle est tout à fait compatible avec une logique de densification urbaine grâce à la réduction de taille des parcelles et à des architectures désormais modernes et variées. Il suffit de se promener dans l’Est de Paris et de voir les dernières tours d’immeuble construites par la mairie de Paris pour comprendre que la maison est une solution et non un problème.
Enfin, le gouvernement justifie la fin de la maison individuelle en raison des contraintes de déplacement qu’elle génère et du CO² émis par les véhicules. Mais là encore c’est parce que la France est 4 fois moins dense qu’un pays comme les Pays-Bas. Et surtout, cela est contradictoire avec l’ambition du gouvernement de mettre fin aux véhicules thermiques dès 2030. Quel est l’impact en Co² des déplacements pendulaires en cas de recours à la voiture électrique ?
La maison toujours compétitive
Le prix au mètre carré pour les maisons individuelles est très compétitif par rapport aux appartements.
Surtout la maison demande bien moins d’entretien qu’un immeuble avec des systèmes beaucoup plus complexes et difficiles à rénover.
Les maisons aujourd’hui livrées en France répondent à la RE2020 et la Franc est le pays livrant les maisons les plus performantes. Une prouesse inouïe que out le monde nous envie, y compris les Suisse avec leur label Minergie qui était une référence.
La rénovation, une solution ?
Le gouvernement semble vouloir privilégier la rénovation. Le problème est le manque criant d’artisans formés, le cout des ces rénovations, largement plus onéreux qu’une construction…malgré des performances bien moindres. Il vous sera ainsi impossible de faire passer un bien classé F en A.
Surtout vous rénovez un bien dont vous ne connaissez pas la durée de vie. Comment savoir si un immeuble du début du siècle tiendra encore 30 ans ou 80 ans. L’impact en CO² n’est pas du tout le même et selon les hypothèses retenues, la construction est une bien meilleure solution en terme d’émissions de Co².
Aucune perspective positive ne semble se profiler pour les constructeurs, dont la moitié pourrait cesser leur activité et d’autres se reconvertir dans la rénovation, selon les prédictions de nombreux professionnels. Les promoteurs de logements collectifs font face à une situation similaire avec une chute des ventes et des mises en chantier, confirmant une tendance générale à la baisse dans le secteur de la construction.